De plus en plus d’hôtels, campings, compagnies de transport ou encore parcs d’attraction proposent cette solution aux vacanciers pour lisser leurs dépenses.
Laetitia n’a pas payé ses vacances en Australie en plusieurs fois, préférant puiser dans son épargne pour payer les quelque 4000 euros. Le crédit étant associé à des dépenses importantes, une voiture ou un appartement, Antoine aussi a mis de côté pour s’offrir quinze jours en famille au Japon, alors même que de nombreuses compagnies proposent désormais de régler la douloureuse en plusieurs fois.
Le comparateur Alternatives Airlines en a même fait son slogan : « réservez vos vols, payez plus tard », en référence à ce que l’on appelle le « buy now, pay later ». Ce terme recouvre trois types de formules : « le paiement fractionné en 3 ou 4 fois de moins de 90 jours et le paiement différé, qui consiste à payer en une seule fois, mais 15 ou 30 jours après. Le troisième, le paiement fractionné de plus de 90 jours, relève du crédit à la consommation », explique le cabinet SIA.
Le paiement fractionné, qui peut être avec ou sans frais et est obligatoirement remboursé en moins de 90 jours, existe depuis une vingtaine d’années en France, mais il se répand désormais à grande vitesse. Il est principalement utilisé pour les dépenses imprévues, comme des frais de réparation, ou élevées, telles que les produits pour la maison (canapé, machine à laver…), l’électronique et les vacances.
Frais plafonnés
Selon PayPal, qui a lancé le règlement en 4 fois sans frais en France en 2020 et collabore entre autres avec Booking, quatre consommateurs sur dix ont déjà utilisé le paiement fractionné pour financer une escapade. « Le paiement fractionné est un allié du pouvoir d’achat utilisé par toutes les CSP pour gérer leur budget, car il permet de la flexibilité et le lissage des dépenses, expose Julien Cailleau, directeur général adjoint de Oney. De plus, son surcoût, qui est dans 60% des cas pris en charge par le consommateur, est très faible : le taux varie en fonction du montant et du nombre d’échéances – 1,67% pour un paiement en 3 fois et 2,5% pour 4 fois actuellement-, mais il est de l’ordre de 10 euros pour un achat de 400 euros. Enfin, les frais sont plafonnés chez Oney à 60 euros par exemple pour une dépense de plus de 2400 euros, donc plus le montant est élevé, plus cette option est intéressante », détaille le responsable de cette filiale de BPCE (Banque Populaire, Caisse d’Épargne) et du groupe Auchan (Decathlon, Kiabi…).
Le secteur du voyage est celui qui se développe le plus chez ce leader du marché, qui accompagne déjà des compagnies et voyagistes (Air France, Royal Maroc, TUI France…), mais aussi Lastminute, Homair, le Parc Astérix ou encore l’ESF.
Service gratuit… ou pas
Outre les acteurs historiques, les banques et la grande distribution – le Crédit Mutuel avec Cofidis et Casino avec Floa, racheté par BNP Paribas, étant parmi les plus connus-, les consommateurs ont désormais le choix, au moment de régler, entre une myriade d’acteurs, dont les start-ups (suédoise) Klarna et (française) Alma.
Et ce même pour les plus petits montants, le paiement fractionné ayant un autre grand atout : sa facilité d’utilisation. Contrairement à un crédit immobilier ou à la consommation, le dossier se remplit en ligne – il suffit de mentionner son nom, prénom et adresse, plus sa date et lieu de naissance chez certains –, la réponse est instantanée.
« Le paiement en plusieurs fois est devenu un levier important pour soutenir le pouvoir d’achat, mais aussi un levier de conversion pour les e-commerçants », souligne Haruely Nojiri, directrice chez PayPal. Le choix du mode de paiement s’est imposé, à l’instar du mode de livraison d’un pantalon, comme un service. Gratuit ou pas.
Source : Le Figaro