Se faire chiper son portefeuille, louer un logement qui n’existe pas ou manquer son avion : voilà ce qui donne des sueurs froides aux Français avant un voyage, selon une enquête Ipsos. Ces craintes sont-elles fondées et comment se prémunir de telles mésaventures cet été ? Nous avons posé la question à des spécialistes.

Les Français rêvent de plages de sable fin et de croisières au bout du monde. Et pourtant cet été, ils partiront plutôt en France, de préférence en voiture et en mettant la pédale douce sur les sorties au restaurant ou les virées shopping, par souci d’économie. Une enquête publiée début mai par Ipsos pour l’Alliance France Tourisme – un cercle de réflexion créé par de grands noms du secteur parmi lesquels Accor, SNCF Voyageurs ou Disneyland Paris – tente de dresser un portrait-robot de l’été 2025 des voyageurs français. Tâche ardue tant ces derniers semblent pétris de contradictions en ces temps, il faut le dire, incertains.

Premier constat : l’envie de partir reste forte et un Français sur deux partira au moins une semaine cet été. Pour ces chanceux, le budget moyen s’élève à 1820 €. Mais d’autres se sont fait une raison : 23% ont fait une croix sur les vacances, dont une majorité de ruraux, de séniors et de revenus modestes. Pour ce qui est de la destination, une majorité ne quittera pas le plancher des vaches – 68% des sondés resteront en France et prendront leur voiture plutôt que le train (61% ). Et tant pis pour l’ardoise carbone.

Ça, c’est pour la réalité. Pour ce qui est du rêve, quand on demande aux Français de décrire leurs vacances idéales, 28% fantasment plutôt sur des «plages paradisiaques», 23% sur une «immersion en pleine nature» façon Into The Wild et 20% sur un «tour du monde en croisière». On est loin de l’Ardèche en Dacia Duster ! De l’autre côté de la médaille, l’étude se penche aussi sur ce qui fait cauchemarder les Français. Car tout n’est pas rose quand on prend la poudre d’escampette. Ces peurs sont-elles fondées ? Nous avons posé la question à des experts en la matière.

Se faire escroquer (73% des Français)

Près de 3 Français sur 4 redoutent de «se faire arnaquer» en vacances. Ce chiffre grimpe même à 78% chez les voyageurs les plus âgés. Qu’entendent-ils par arnaque ? Principalement une tromperie sur le logement (41%), en clair que leur location de vacances n’existe pas ou qu’elle ne corresponde pas au cahier des charges. Cette crainte est encore plus répandue chez les voyageurs aux revenus élevés (48%) et les habitants de Paris (48%). Jean-Pierre Mas, le Médiateur du Tourisme et du Voyage (MTV), chargé de régler les litiges entre voyageurs et professionnels, tient d’abord à rassurer : «Vu le nombre de vacanciers, les incidents sont peu nombreux. En revanche, ils gâchent les vacances de ceux qui en sont victimes.» En matière d’hébergement, la principale escroquerie est effectivement le logement qui «n’existe pas, n’appartient pas à celui qui le loue, est déjà loué ou dont le descriptif ne correspond pas à la réalité». Mais il alerte aussi les voyageurs sur les bagages volés dans l’appartement, la chambre ou le camping.

Les conseils pour s’en prémunir 

  • Se méfier si, en cas de réservation sur une plateforme (Airbnb, Booking, PAP, Se loger…), on nous incite à sortir du site pour procéder au paiement (ce type d’arnaques ayant augmenté avec l’essor de l’intelligence artificielle), si le propriétaire est injoignable, si le prix est trop bas par rapport au marché et en l’absence d’avis clients récents
  • Vérifier l’existence du bien sur Google Maps
  • Vérifier l’origine des photos sur Google Images en faisant une recherche inversée
  • Privilégier le paiement en carte de crédit ou Paypal et «éventuellement, avant de payer, faire faire une réservation aux mêmes dates par un ’complice’. Si elle aboutit, c’est très mauvais signe.»

Si malgré toutes ces précautions, le voyageur est victime de fraude, des recours existent. «Lorsque la réservation est faite par l’intermédiaire d’un opérateur de voyages (immatriculé et disposant d’une garantie financière), il est totalement responsable. Mais attention des plateformes comme Booking ne sont que des intermédiaires et ne sont pas responsables au cas de fausses annonces» avertit Jean-Pierre Mas. En cas de non-conformité au descriptif, «recueillez des preuves comme des photos et demandez un dédommagement au retour». Le Médiateur du Tourisme et du Voyage (MTV) pourra intervenir en bout de chaîne, si le professionnel ne règle pas le problème après réclamation. Il peut être saisi en ligne sur le site mtv.travel.

Se faire dérober son argent, ses papiers, son téléphone (54% des Français)

Plus d’un Français sur deux redoute un vol (argent, papiers, téléphone) en voyage. Le risque est «commun», confirme Béatrix Renaut, responsable sûreté chez International SOS, qui évoque d’une part «un environnement méconnu, où les risques ne sont pas maîtrisés» et d’autre part «un cadre qui invite à la détente, et à donc à baisser sa garde». L’entreprise, qui offre des solutions de sécurité aux salariés, établit chaque année un index des destinations les plus sûres. Pour elle, deux catégories se distinguent : «Dans un grand nombre de pays, être conscient des risques et adopter les mesures adéquates pour en réduire son exposition est suffisant pour ne pas être pris pour cible. C’est le cas à Paris, New York, Bangkok, Marrakech, Cancún pour citer quelques exemples. Dans d’autres pays, le risque de vol peut être accompagné d’une menace armée. C’est par exemple le cas au Brésil.» Faut-il pour autant rayer de sa «bucket list» ces destinations ? Pas forcément. L’experte invite plutôt à se renseigner en amont sur les quartiers les plus touchés. Et, une fois sur place, à adopter de bons réflexes.

Les conseils pour s’en prémunir

  • Éviter d’exhiber des objets de valeur (bijoux, montres) et d’avoir sur soi des sommes importantes d’argent liquide
  • Être attentif à son environnement lors de l’utilisation de son smartphone et de son portefeuille, privilégier des sacs qui se ferment, voire des pochettes sécurisées qui peuvent se porter à la ceinture, dans lesquelles mettre les objets et documents les plus précieux
  • Avoir une vigilance particulière pour ses effets personnels dans les transports en commun, dans les lieux particulièrement prisés des visiteurs (marchés, sites touristiques, plages)
  • Limiter les déplacements seul et à pied après la tombée de la nuit lorsque l’on n’est pas certain de l’environnement
  • Adopter une attitude confiante dans ses déplacements

Lire la suite…

Source : Le Figaro

Article similaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *