Les projets de trains de nuit sur lignes à grande vitesse : une ambition compliquée

Malgré l’intérêt croissant pour les trains de nuit en France, la qualité du service laisse à désirer. Les trains actuels datent souvent des années 1980, avec des locomotives vieillissantes qui tombent fréquemment en panne. Leur matériel roulant va être renouvelé, mais pas avant plusieurs années.

De plus, de nombreux retards et annulations sont causés par les travaux nocturnes réalisés sur les lignes classiques par SNCF Réseau. Ces travaux impactent la circulation des trains, compliquant la gestion du service.

Une volonté affichée du nouveau président de la SNCF

Jean Castex, le nouveau président de la SNCF, est favorable aux trains de nuit. Contrairement à son prédécesseur, il souhaite faire de cette offre une priorité. Lors de son audition devant les députés, il a indiqué qu’il comptait se concentrer sur l’amélioration de la gestion et de l’attractivité du service.

Les tests réalisés en 2021

Le PDG de la SNCF envisage de se pencher sur la fermeture de la ligne Paris-Berlin-Vienne, arrêtée faute de financement public. Son objectif est d’optimiser la gestion et d’attirer davantage de voyageurs.

Il a évoqué une idée pour contourner le problème des travaux nocturnes : faire circuler des trains de nuit sur la ligne à grande vitesse (LGV), car les lignes classiques sont souvent impactées par ces travaux nocturnes. Ces expérimentations, bien que non encore confirmées, pourraient ouvrir de nouvelles possibilités.

En 2021, la SNCF avait mené des tests en faisant circuler un train de fret sur une LGV, atteignant la vitesse de 200 km/h contre 160 km/h sur lignes classiques. Cependant, cette expérimentation n’a pas été poursuivie.

Les obstacles techniques et financiers

Faire rouler des trains de nuit sur des lignes à grande vitesse pose plusieurs problèmes. Selon des experts, les locomotives classiques ne sont pas compatibles avec ces lignes. Pour circuler sur une LGV, il faut des locomotives équipées du système TVM, qui embarque la signalisation en cabine.

La SNCF dispose de quelques locomotives TVM, mais elles sont principalement réservées au dépannage des TGV en panne. Ces machines, souvent alimentées au diesel, sont situées dans des points stratégiques pour pouvoir intervenir rapidement. Leur utilisation pour des trains réguliers de nuit est difficile à envisager.

Les coûts et la réglementation

Pour faire circuler des trains de nuit sur LGV, il faudrait équiper ces locomotives du système TVM. Cela représente un coût important pour l’État, qui finance majoritairement ces services. Il serait également nécessaire de louer ou d’acheter des machines compatibles, ce qui est difficile car ces locomotives sont rares.

Par ailleurs, les lignes à grande vitesse sont généralement fermées la nuit pour les travaux. Modifier cette réglementation impliquerait des démarches administratives longues et complexes.

Un autre obstacle majeur concerne le coût des péages. Circuler sur une LGV coûte plus cher qu’en ligne classique. Cela entraînerait une augmentation du prix des billets, sauf accord spécifique avec SNCF Réseau. Le prix est déjà un facteur clé pour attirer ou non les voyageurs.

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