Le Sénat a récemment adopté une nouvelle taxe sur les croisières internationales, ce qui pourrait faire augmenter le prix des escales pour les passagers en France. Cette mesure s’inscrit dans le cadre de l’examen du budget 2026 et vise à protéger les littoraux français.
Une taxe de 15 euros par passager et par escale
Selon le vote du Sénat, chaque passager d’une croisière qui fait escale dans un port français devra désormais payer une contribution de 15 euros. Cette taxe sera due à chaque arrêt du navire dans un port en France. Le gouvernement estime que cette contribution pourrait rapporter environ 75 millions d’euros chaque année, destinés à financer la protection des zones côtières.
Ce dispositif concerne principalement les croisières internationales qui multiplient les escales en France. Les partisans de la mesure expliquent que cette activité, très rentable et en croissance, génère des nuisances pour l’environnement et les villes portuaires, sans toujours compenser ces impacts économiques et écologiques.
Les enjeux environnementaux et économiques
Les opposants à cette taxe soulignent que les paquebots de croisière sont de gros émetteurs de CO2. Selon le sénateur LR Jean-Marc Délia, ces navires rejettent plus de 7 millions de tonnes de CO2 chaque année en Europe, avec des polluants atmosphériques comparables à ceux d’un milliard de véhicules.
Les sénateurs qui ont porté ce projet évoquent le principe du « pollueur-payeur ». Ils expliquent que cette taxe vise à compenser les externalités négatives que ces croisières peuvent avoir sur l’environnement et les littoraux. Des dispositifs similaires existent déjà dans d’autres ports européens, sans pour autant réduire l’attractivité touristique.
Une controverse sur l’impact et la portée de la taxe
Ce vote intervient dans un contexte où la croisière attire désormais un public plus jeune. L’âge moyen des passagers est passé de 49 ans en 2019 à 46,7 ans en 2024. Cette évolution ouvre de nouvelles opportunités pour les compagnies, mais soulève aussi la question du coût supplémentaire pour les voyageurs, qui pourraient déjà être sensibles à leur budget.
De son côté, la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a exprimé ses réserves. Elle craint que la mesure ne soit pas suffisamment différenciée pour distinguer les croisières des ferries, notamment ceux qui assurent des lignes régulières vers la Corse ou la Grande-Bretagne. Elle s’inquiète des conséquences potentielles sur ces liaisons quotidiennes, qui ne sont pas concernées par la même logique commerciale.
Enfin, la question de l’attractivité des ports français se pose. Si certains estiment que 15 euros par passager ne dissuadera pas les croisiéristes, les acteurs du secteur craignent une surcharge de contraintes et de coûts qui pourrait pousser certaines compagnies à changer leurs itinéraires. Le projet de budget doit encore être examiné par le Parlement, et rien n’est encore définitif, le processus pouvant durer jusqu’à la mi-décembre.





