Les destinations «pleine nature» prennent leur revanche ! Et l’on cède désormais aux charmes de la campagne hexagonale trop longtemps négligée au profit de destinations plus lointaines. Cet enthousiasme aidant, de nouvelles adresses, soignées, à la fois simples et élégantes, avec un service attentif mais convivial, se multiplient. La crise sanitaire a, sans aucun doute, catalysé cet engouement. Les restrictions de circulation ayant permis de redécouvrir la richesse des paysages et des territoires français. S’ajoutent à cela un besoin de (re)connexion aux grands espaces et une envie croissante de privilégier un tourisme de proximité, pour des raisons environnementales. De quoi changer durablement la façon d’envisager les vacances en écourtant celles d’été pour multiplier les courts séjours afin de «prendre l’air régulièrement»… sans prendre l’avion.
Les professionnels du tourisme ont, bien sûr, capté cet air du temps. Certains groupes hôteliers ont fait de ces petites escapades au vert leur signature. Le Barn Hôtel avait, dès 2018, séduit les citadins en mal d’auberges contemporaines, avec des espaces signés du studio Saint-Lazare, des dortoirs pour enfants, des vélos, un étang, des animaux, des balades en forêt avec un naturaliste et des expériences telles que celle du «chuchoteur.» Mais l’offre s’étend, se fait plus intime et chic. Les Maisons de Campagne ont ainsi innové en proposant des week-ends dans un rayon de deux heures de Paris et tout compris (hébergements, repas, boissons et activités), dans une ambiance casual chic qui n’a, bien sûr, plus rien à voir avec le all inclusive longtemps synonyme de prestations bas de gamme.
Et quand Lionel Bensemoun, ex-roi des nuits parisiennes, s’associe au groupe hôtelier Chapitre Six – à qui l’on doit à Paris l’Hôtel Hana, Monsieur George, Le Bus Palladium… – pour faire de sa résidence d’artistes en lisière de la forêt de Fontainebleau une vraie destination week-end qui ouvrira dans quelques semaines, on devine que l’intérêt pour ce type de formules est grandissant et touche tous les âges. Xavier Alberti, président de Teritoria, à la tête de 430 adresses de charme, principalement en région, en est convaincu : «J’observe un regain d’intérêt pour un tourisme plus authentique, expérientiel et connecté aux territoires. Une hôtellerie indépendante, voire familiale, qui a le charme des aspérités et, pour chacune, un ancrage propre à son terroir. Cela plaît ou pas, mais ces maisons de propriétaires, habitées, racontent toujours une histoire.» Petite sélection d’adresses où se réinventent les codes de l’hospitalité et où l’on cultive l’art d’être comme chez soi… en mieux.
Le repaire d’esthètes : la Manufacture Royale de Lectoure, dans le Gers

En 2017, Christèle Ageorges, styliste déco dans la presse, tombe sous le charme du village de Lectoure. Elle décide alors d’acquérir une ancienne tannerie du XVIIIe siècle, qu’elle rénove avec art. Un chantier d’importance qui durera quatre ans. Elle inaugure sa Manufacture Royale de Lectoure en 2022, soit cinq chambres d’hôtes au luxe épuré. Papiers peints d’éditeurs, peintures créées sur mesure, lins, mélange de meubles chinés et contemporains, baignoires à pattes de lion dialoguent avec le jardin et la chaîne des Pyrénées à l’horizon.
Le plus : un gîte pèlerin au chic monacal est aménagé dans les anciennes caves. Au total, 14 couchages et 6 salles de bains permettent de faire étape sur le chemin de Compostelle.
À partir de 280 € la nuit pour deux avec petit-déjeuner, et 50 € par personne dans le gîte. 19, rue Claude-Ydron, 32700 Lectoure. lamanufactureroyaledelectoure.com
La destination week-end : les Prés, dans l’Orne

Un relais de chasse devenu une congrégation de sœurs pendant plus de cent cinquante ans abrite désormais un petit hôtel de neuf chambres et suites au bord de l’eau. Chacune a sa personnalité, son coin salon, et toutes ont le charme du passé avec leurs poutres, leurs charpentes, leurs tomettes… On sent l’attention portée à chaque détail par les propriétaires Éric Brossard et Stéphane Renaud, passionnés de chine, d’architecture d’intérieur et de bien-recevoir. Leur havre de paix bucolique est une vraie destination ressourçante, avec potager et piscine, non loin des brocantes et du marché de Mortagne-au-Perche.
Le plus : la cuisine de famille simple et généreuse du chef Stéphane Renaud, qui reçoit sous une immense verrière, face au jardin.
À partir de 130 € la nuit pour deux, petit-déjeuner, 18 € par personne. 12, Pigeon, 61400 Saint-Hilaire-le-Châtel. hotellespres.com
L’escapade très classe : la Maison d’Ambronay, dans l’Ain

C’est en sillonnant l’Ain que Nathalie Schlienger, ancienne imprimeuse, décide d’acheter l’école primaire du village d’Ambronay, soit 100 m² avec des volumes spectaculaires. Et elle lui offre une seconde vie. Désormais, le lieu compte quatre chambres – CE1, CE2, CM1, CM2 –, la cour de récré est devenue un patio, et il y a même une boutique de souvenirs où l’on peut s’offrir belle papeterie et illustrations. La déco joue sur les codes des classes d’antan : tableaux noirs, pupitres, marelles. Un bon point de départ pour aller explorer la campagne environnante.
Le plus : la chambre CM1 avec son papier peint à motif pied-de-coq et son estrade sur laquelle trône une salle de bains ouverte.
À partir de 170 € pour deux, petit-déjeuner, 15 € par personne. 46, Grande-Rue, 01500 Ambronay. lamaisondambronay.fr
Source : Madame le Figaro