L’association Protect The Lynx tire la sonnette d’alarme face à la multiplication des visiteurs venus observer le félin en pleine nature. Ce «tourisme du lynx», souvent pratiqué en période de reproduction, pourrait nuire à la survie de l’espèce.
«Nous constatons et déplorons un phénomène sur le terrain : un « tourisme du lynx». Voici comment débute le communiqué publié par l’association Protect The Lynx, basée dans le Jura, engagée dans la préservation du félin. Si le braconnage et la chasse restent les principales menaces pour cette espèce présente au nord-ouest des Alpes, une autre source de perturbation inquiète désormais les défenseurs de l’animal : l’afflux de curieux venus l’observer de trop près en milieu naturel.
Une affluence en période de reproduction
Selon Protect The Lynx, des passionnés de faune sauvage se déplacent depuis toute la France — de la Meurthe-et-Moselle aux Vosges, en passant par la Picardie — pour tenter d’apercevoir le discret prédateur. Problème : cet engouement intervient souvent lors d’un moment intime pour cette espèce sauvage.
Ces visiteurs affluent notamment durant la saison du rut, ce qui perturbe le comportement des animaux. Une pression qui pourrait nuire à la pérennité de l’espèce, comme l’a expliqué Julie Giraud, co-présidente de l’association, dans un entretien à France 3 Bourgogne-Franche-Comté le 6 avril.
Pratiques intrusives et dangereuses
Animés par l’envie de capturer une image, forcément rare, certains photographes amateurs s’approchent dangereusement près des animaux, sortant des sentiers balisés. Ce comportement compromet les zones de vie de cette espèce particulièrement discrète. L’association rappelle qu’une distance minimale de 90 à 100 mètres doit être respectée, et que les itinéraires déjà tracés sont aussi empruntés par les félins eux-mêmes. Il est donc inutile — et néfaste — de les quitter.
Source : Le Figaro