Le classement 2025 sur la qualité de l’eau révèle que 4,5 % des plages françaises sont « à éviter » et près de 20 % « déconseillées ». Une alerte à prendre au sérieux avant les départs en vacances.

Comment savoir si les eaux dans lesquelles nous nageons sont vraiment propres ? À l’approche des vacances d’été, la question n’a rien d’anecdotique. Pour y répondre, l’association Eau & Rivières de Bretagne publie depuis 2024 son propre classement, «La belle plage». Une initiative militante, pensée pour compléter – voire questionner – les palmarès officiels.

Son objectif : alerter le grand public sur l’état sanitaire des plages françaises, mettre en lumière les effets des pollutions diffuses, notamment d’origine agricole, et militer pour un encadrement plus strict des pratiques impactant le littoral.

Pour l’édition 2025, rendue publique début avril, 1854 plages ont été passées au crible, de la Manche à la Méditerranée, en passant par la façade Atlantique. Résultat : si la majorité reste considérée comme sûre, 83 plages sont classées « à éviter » (4,48 %) et 364 « déconseillées » (19,63 %). En clair, près d’un quart des sites analysés présentent des risques pour la baignade.

Nord, Bretagne, Méditerranée : des zones sous surveillance

Les plages les plus mal notées se concentrent dans le Nord, le Pas-de-Calais, le Calvados, certaines zones de Bretagne ou encore les Alpes-Maritimes. À Tréompan (Finistère), Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) ou La Hume (Gironde), les analyses révèlent des taux préoccupants de bactéries. En Normandie, quatorze plages sont jugées « déconseillées » pour la seconde année consécutive, dont la plage des 6 Fusillés à Deauville.

Face à ces classements peu flatteurs, certaines communes réagissent vivement. «Nous allons écrire une lettre à l’association», a déclaré Philippe Augier, maire de Deauville, au média Actu.fr le 10 mai. À Saint-Germain-sur-Ay, dans la Manche, le maire Christophe Gilles envisage quant à lui une action en justice au titre de diffamation publique. Le palmarès suscite l’agacement, voire l’incompréhension, d’élus soucieux de l’image de leur station balnéaire.

Une méthodologie fondée sur les prélèvements de l’ARS

Le classement repose sur les prélèvements effectués chaque été par l’Agence Régionale de Santé (ARS) de Bretagne. Contrairement au référentiel européen, fondé sur des moyennes annuelles, le palmarès d’Eau & Rivières s’appuie sur les résultats des quatre dernières années. Chaque plage est ainsi classée selon la part de prélèvements jugés « bons », « moyens » ou « mauvais ».

Cette approche permet, selon ses promoteurs, de mieux tenir compte des fluctuations et de dresser un état des lieux plus complet. Elle offre aussi une lecture régionale plus fine, avec des disparités parfois marquées d’une commune à l’autre. Dans le Finistère par exemple, le nord-ouest – plus exposé à l’élevage intensif – est nettement plus concerné par les pollutions que le sud-ouest.

Des pluies diluviennes à l’origine d’une dégradation

Par rapport à l’édition précédente, les résultats se dégradent légèrement : 1407 plages figurent cette année dans les deux meilleures catégories, contre 1445 en 2024. En cause : les précipitations importantes de l’été dernier, qui ont lessivé les sols et entraîné de nombreux polluants vers les zones littorales. Un phénomène désormais bien identifié, qui tend à se reproduire plus fréquemment sous l’effet du changement climatique.

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Source : Le Figaro

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